Michel Gillet, la passion du galbe
un texte de Thierry Delcourt
Dédale d'Ardennes
Matin d'hiver, j'arrive à La Grandville, petit village des Ardennes, maisons alignées le long d'une route qui mène plus au nord encore, vers la Belgique. Le temps est sombre, la rue grise, juste assez pour éveiller une mélancolie propice à la rencontre.
Michel Gillet me reçoit, barbe blanche fournie, sourire complice et œil aiguisé. L'homme devait être âgé selon mes sources, mais il est particulièrement vaillant et engage aussitôt le dialogue.
Il m'invite dans le dédale de ses trois petites maisons accolées, parcours qui débute, il va sans dire, par l'atelier.
Chaleureux et direct. aux antipodes d'une préciosité narcissique, Michel Gillet me parle de formes, de la femme, de volumes, de courbes amorties ou vives, de pointes discrètes et d'arêtes, de matériaux et d'outils ... et m'embarque dans son univers de sculpture.
photo © Mimi Gillet